ELB Conseil | Les chemins de Jung mènent aussi à Rome
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1973
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Les chemins de Jung mènent aussi à Rome

Quête de soi quête de Dieu ? Psychologie jungienne et spiritualité chrétienne, ce livre écrit par ma sœur Julie Saint Bris, vient de sortir aux Presses de la Renaissance. Il m’a semblé intéressant de le partager avec vous.
 
http://www.presses-renaissance.com/livre.php?ean13=9782750904951

 

Clair, bien construit, organisé, avec une démarche à la fois philosophique et scientifique, cet ouvrage prend une intuition de Jung comme hypothèse de travail et s’est donné pour projet de démontrer rationnellement en quoi cette hypothèse est juste.
 
L’intuition de Jung est la suivante « La psychologie analytique ne nous sert qu’à trouver le chemin qui mène vers l’expérience religieuse et qui nous permet de réaliser notre totalité. (…) Nous savons toutefois, et cela par expérience, que la psychologie analytique peut nous apprendre à acquérir l’attitude qui peut favoriser une rencontre avec la réalité transcendante » p 169.
 
Ce projet est annoncé dès la première page, où nous lisons une citation d’Yves Raguin :
 
« Si donc l’homme descend en son cœur, il découvrira sa vraie nature et dans sa nature sa relation au Ciel, c’est-à-dire Dieu.
 
Ce qu’il faut, c’est aller au bout de soi-même » p 11.
 
Dans les trois premiers chapitres, Julie s’attaque aux traditionnels préjugés qui voudraient que le travail sur soi mène à un repli égoïste et entre en conflit avec une pratique religieuse. Elle a de fait expérimenté les méfiances des deux Institutions (Eglise et Psy) face l’une à l’autre. Elle a eu à cœur au contraire de rapprocher ces deux domaines du psychologique et du spirituel qui font ensemble sens pour elle.
 
Pour que le lecteur puisse bien comprendre sa pensée, Julie présente de manière rapide dans le chapitre quatre les principaux concepts de la psychologie jungienne.
 
On accède ainsi, dans les chapitres cinq, six, sept et la conclusion, aux résultats de sa démonstration. Le travail jungien sur l’inconscient et par conséquent sur son ombre est une formidable porte d’accès à la vie spirituelle. D’une part, parce que l’exploration de notre côté caché, de nos souffrances, de nos impasses participent à notre individuation. D’autre part parce que l’accès à des symboles par l’entremise de nos rêves, symboles appartenant à l’inconscient collectif, nous rendent familiers et nous donnent plus facilement accès aux symboles et aux sacrements chrétiens.
 
On imagine à travers les lignes quel grand bien ferait aux séminaristes et aux prêtres (voire pourquoi pas au pape…) de « considérer » les contenus de leur ombre, de les apprivoiser, « de composer avec ces énergies que nous avons reniées » pour enfin « se confronter avec ». Et a contrario, l’importance dans la formation des professionnels psy d’une ouverture aux spiritualités.
 
Je citerai parmi les auteurs auxquels Julie se réfère, ceux qui ont profondément marqués mon chemin : Mircea Eliade, Etty Hillesum, Annick de Souzenelle, Marie Balmary, et Jung bien sûr. Et je recommanderai en complément pour plonger dans les mythes et les symboles la lecture de deux de mes auteurs de références : Joseph Campbell, dans la série télévisée ou le livre Joseph Campbell et le pouvoir du mythe et Eugen Drewermann pour ses lectures si puissantes tant de la Bible et des Evangiles que des contes de Grimm.
 
C’est avec passion que j’ai lu Quête de soi quête de Dieu ?, ouvrage qui m’a permis de découvrir le côté très « pensée » comme dirait Jung, du type psychologique de ma sœur, de son désir de comprendre, d’expliquer et de connaître, et d’y rencontrer l’une de mes convictions que j’applique au quotidien dans mon activité de coach, qui est celle de la puissance des rituels et des symboles pour accéder au sens et le partager.