ELB Conseil | Ca m’a intéressée
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Ca m’a intéressée

La Reine Margot, huis-clos baroque d’une famille – royale – qui s’entredéchire

La récente disparition du metteur en scène Patrice Chéreau m’a conduite à revoir le terrible film, baroque et dantesque qu’est la Reine Margot.

 

Lorsque je l’avais découvert en 1994, la violence et la noirceur de ses personnages m’avaient rendu le film presque insupportable.

 

Aujourd’hui, je me suis attachée à « lire », suivre et interpréter l’aspect « relations familiales dans une situation de pouvoir », de cette famille de Valois en 1572, ces terribles démêlés entre Catherine de Médicis, la mère toute-puissante et intrigante de l’ombre, son deuxième fils le roi Charles IX, sa fille Marguerite de Valois dite Margot, et le futur Henri III, son fils préféré, roi de Pologne, qui succèdera à Charles IX.

 

L’entremêlement et la complexité des relations familiales empreintes d’amour et de haine, d’inceste et de sexe, d’intrigues florentines et de trahisons, de luttes de pouvoir, se traduisent par un mouvement rapide et continu des corps à l’écran qui introduisent une confusion certaine et voulue. Chéreau amplifie jusqu’à l’extrême le scénario « shakespearien » si bien écrit par Alexandre Dumas Père, cette tranche d’histoire de France où mère, frères et sœur se battent pour accéder au trône quitte à ensanglanter la France d’un des plus cruels épisode de son histoire, la Saint-Barthélémy.
 

L’intrigue se noue autour du sort de la Reine Margot, sublime Isabelle Adjani, réduite à une marionnette par sa mère qui l’oblige à épouser Henri de Navarre, mais qui saura exploiter au plus fin sa faible marge de manœuvre pour finalement tirer son épingle du jeu, alors que son frère Charles IX, joué par Jean-Hughes Anglade se tord dans les douleurs du poison.
 

L’esthétique paradoxale de ces scènes de violence et de morts atroces, vient du travail de la matière du corps humain à la manière d’un Géricault ou d’un Goya, et donne à chaque image l’aspect d’un tableau en mouvement. Ce sont aussi des images arrêtées dans le temps, d’une beauté incroyable, où l’on voit Isabelle Adjani, joyau trop souvent ensanglanté, incarner tel maître hollandais, tel tableau de Rubens ou faire revivre les portraits de François Clouet.
 

Patrice Chéreau a su sublimer par son jeu de caméra et d’acteurs le scénario d’Alexandre Dumas, une danse macabre autour des relations de pouvoir malsaines qu’entretient une famille royale qui jettera la France dans un terrible massacre.

La succession, un enjeu encore mal anticipé dans l’entreprise familiale

Les résultats de l’Etude Family Business France – PWC 2012 menée auprès de 270 dirigeants familiaux français dont 36 % appartiennent à la première génération et 25 % à la deuxième génération montrent que la succession reste un enjeu mal anticipé. 65 % des dirigeants interrogés n’ont pas encore organisé de plan de succession. (Voir l’étude sur ici).
 
Or, l’entrepreneuriat s’étant fortement développé dans les années soixante-dix, les dirigeants de cette génération sont en âge de songer à la transmission de leur entreprise.
 
Si les dirigeants ne s’y sont pas encore préparés, cela ne signifie pas qu’ils ne souhaitent pas transmettre à la génération suivante. 58 % d’entre eux le souhaitent et ont une réelle motivation à le faire : l’envie de voir l’entreprise perdurer au sein de la famille, et la volonté de préserver l’indépendance de décision grâce au contrôle capitalistique. Et 73 % d’entre eux estiment que la jeune génération sera en mesure de reprendre les rênes de l’entreprise familiale.
 
Alors, ne serait-il pas temps de lever les tabous, de préparer les dirigeants à réfléchir à la meilleure formule pour préserver l’avenir et de préparer la nouvelle génération à assurer cette continuité de l’entreprise familiale, d’autant que les jeunes d’aujourd’hui sont plus diplômés, plus connectés sur le monde, mais aussi plus individualistes et moins attachés à la société pour laquelle ils travaillent ?
 
N’hésitez pas à rencontrer ELB Conseil pour avancer sur ces sujets centraux pour l’avenir de l’entreprise familiale.

Social network

Lorsque j’étais à Chicago en octobre dernier, le film The Social Network venait de sortir, et mon hôte, ancien professeur à la Business School de Chicago University et actuellement Associé chez McKinsey m’en dit le plus grand bien. J’ai trouvé ce film, écrit par Aaron Sorkin et réalisé par David Fincher intéressant à bien des égards. Il y avait tout d’abord de la curiosité de ma part, comment était né le phénomène Facebook, qui ne date que de 2003 et qui est devenu déjà un incontournable de la communication mondiale ? Sur ce point, ma curiosité a été totalement assouvie et le personnage de Mark Zuckerberg joué par Jesse Eisenberg montre bien comment un jeune étudiant en informatique hyper brillant, hyper binaire, et totalement frustré par son incapacité à entrer en relation avec sa petite amie ou à entrer dans les cercles les plus prisés d’Harvard, prend sa revanche. Comme quoi la fragilité ou l’incapacité peuvent être de formidables moteurs de créativité. Ce qui m’a frappé aussi, c’est le jeu entre les valeurs de l’élite WASP, c’est-à-dire le fair play, le sens de la compétition sportive, mais aussi une certaine arrogance mêlée à de la naïveté, et le pragmatisme dénué de sentiments des génies de l’informatique que sont Mark Suckerberg et Sean Parker le créateur de Napster. J’ai été à la fois séduite par leur côté rebelle et révoltée par leur absence totale de sentiment et d’éthique. Le film ne juge pas, mais grâce à la longue partie consacrée aux procès, on peut se faire sa propre idée.
 
Le film pose également la question de l’appartenance. Lorsqu’on observe la vie collective, elle est faite d’appartenances et elle engendre par là-même de l’exclusion. Que ce soit dans les grandes entreprises ou dans l’entreprise familiale, la question de l’appartenance est centrale, s’appuyant sur des valeurs et des comportements communs. La nouvelle forme de réseau social créé par le phénomène facebook oblige ces institutions à se poser d’une manière différente la question de l’appartenance qui repose dès lors plus sur le choix, l’affinité et l’intérêt réciproque que sur une appartenance définie de l’extérieur.

Face à la honte : Conférence de Vincent de Goulejac à la Traversée

En tant que vice-présidente de l’Association la Traversée, je ne peux que vous inciter à venir écouter cette conférence « Face à la honte« , par Vincent de Goulejac
 

La honte, on préfère ne pas en parler, la passer sous silence. Peu d’études lui sont consacrées alors que les romans, les histoires de famille, les récits de vie suintent de la souffrance qu’elle entraîne. C’est un affect douloureux qui a de multiples facettes.
 
Tous les registres de l’existence sont concernés. Entre psychique et social la honte est un sentiment qui signe l’appartenance à une humanité commune au fondement du lien social.
 
Mettre des mots dessus et en décrire les différents aspects permet de la reconnaître, de la nommer et de mieux soigner les blessures dont elle est le symptôme.
 
La conférence explorera les sources de la honte en soi et chez les autres, les réactions défensives et les stratégies de dégagement qu’elle suscite.

 

Vincent de Gaulejac : Directeur du Laboratoire de Changement Social, professeur de sociologie à l’Université Paris Diderot, membre fondateur de l’Institut international de sociologie clinique, auteur de « Les Sources de la honte » et « Qui est « JE »? » .

 

Mercredi 17 Novembre 2010 à 19h

 

 

Mairie du VIème, salle des mariages, 78 rue Bonaparte 75006 Paris, M° Saint-Sulpice

 

Inscription et paiement préalables souhaités : 10 adhérent à La Traversée, 15 non adhérent , 30 participation de soutien chèque à l’ordre de La Traversée à envoyer 12, rue Saint-Sulpice, 75006, Paris

 

A bientôt, j’espère, Emilie Bonamy

Nouvelle journée du Patrimoine à Ognon le 18 septembre 2010

Comme l’année dernière j’ai envie de partager avec vous la Journée du Patrimoine du 18 septembre que j’ai organisée en tant que conseiller municipal du beau village d’Ognon dans l’Oise. Avec la complicité de Raphaëlle Courteaux, archéologue habitant à Ognon, nous avons fait revivre le site gallo-romain de la forêt d’Halatte aux enfants et aux parents d’Ognon et des villages environnants. Puis grâce à un livret de questions/réponses que j’ai conçu et réalisé, les enfants ont eu droit à une découverte « guidée » de l’Eglise Saint-Martin d’Ognon, pour en comprendre les symboles et son histoire  Voir cette photo  . L’après-midi s’est terminée par un concert donné dans l’Eglise par le quatuor Lysandre qui nous a fait revivre d’anciennes mélodies françaises de régions  différentes et d’époques plus ou moins oubliées : complaintes, ballades, chansons à récapitulations, romances… telles que « Le prisonnier de la tour » ou « la belle au jardin d’amour » Voir cette photo.
Un moment de pur charme !

Up in the Air et l’annonce d’un licenciement

Pour le héros de Up in the Air (Georges Clooney dans le rôle de Ryan Bingham), annoncer leur licenciement à des salariés ne semble pas lui poser de problème. Tiré à quatre épingles il pratique sa tâche avec professionnalisme et détachement. En comparaison avec sa collègue Natalie, jeune diplômée ambitieuse, on pourrait même dire qu’il fait preuve d’une certaine qualité de présence et qu’il dispose d’une grande expérience pour faire passer cette mauvaise nouvelle. Cette posture distante ne peut nous laisser indifférent.

 

Dans une vie de manager, il est vraisemblable de se trouver confronté à ces deux situations : avoir à annoncer un licenciement, et être soi-même licencié. Et si personne n’a envie d’être licencié, a priori personne n’a envie de licencier non plus.

 

Je recevais ainsi la semaine dernière une avocate en droit du travail qui a passé l’année 2009 à ne faire que des licenciements. Elle me disait à quel point cela pouvait être frustrant, voire culpabilisant. En effet, même si elle ne s’occupe que de l’aspect administratif, elle ne peut éviter de penser à la souffrance qu’engendre un plan de licenciement.

 

Que de contradictions engendre le fait d’avoir à annoncer un licenciement en tant que manager. Il faut à la fois endosser la stratégie de l’entreprise (parfois pour sa survie, parfois pour des raisons moins évidentes à comprendre ou à justifier), gérer la compassion ressentie vis-à-vis du drame que provoque cette nouvelle chez la personne licenciée, et porter le malaise ou la culpabilité d’avoir à le faire. C’est une situation que nous abordons souvent lors du stage ELB Conseil « Réussir le changement grâce à une communication efficace »

 

Qu’est-ce que l’attitude juste dans une telle situation ? Comment éviter de tomber dans l’extrême froideur pour se protéger, comment pouvoir exprimer son ressenti ou sa compassion sans blesser l’autre, comment ouvrir la porte à l’avenir alors que le désespoir et l’émotion envahissent tout. Cette fin brutale du contrat évoque bien évidemment la mort. Après la mort il y a la renaissance, mais l’espoir ne pourra renaître qu’après avoir vécu et traversé les étapes du deuil.

Prendre du recul et travailler sur sa qualité d’être et sa qualité d’écoute seront essentiels pour être à même d’assumer cette situation.

Rester « Up in the Air » ?

Up in the Air, film réalisé par Jason Reitman (Juno) d’après le roman de Walter Kirn (www.theupintheairmovie.com) est l’histoire d’un homme célibataire pour le moins charmant (tout simplement Georges Clooney) qui sillonne le ciel des Etats-Unis pour accomplir la triste mission d’annoncer à des salariés qu’ils sont licenciés (on dirait plutôt virés). Pour eux l’univers s’écroule, ils sont rejetés du jour au lendemain après des années de bons et loyaux services. Alors que Ryan Bingham, lui, leur remet très calmement une plaquette et ne semble en rien affecté…

 

Au contraire, il retire beaucoup de plaisir à voyager 322 jours par an, accumule les cartes privilèges qui lui font se sentir un être à part, et rêve, tel un enfant, d’atteindre un score de miles tel, que son nom sera écrit sur l’aile d’un avion. Il faut dire que les vues du ciel à l’Arthus-Bertrand font rêver.

Notre homme minutieux et méthodique, pris dans une routine dans laquelle il se sent bien, va être légèrement ébranlé par trois événements : l’arrivée d’une jeune diplômée ambitieuse dans sa société (Anna Kendrick) qui veut passer au licenciement par vidéo-conférence ( !), la préparation du mariage de sa sœur et une relation amoureuse avec une femme qui lui ressemble (Vera Fermiga).

 

Alors que Ryan évite soigneusement de se remettre en question, ce sont ces événements qui viennent questionner le sens de SA vie. Y a-t-il un prix à payer à être un oiseau libre de toutes attaches. Eviter de nouer des liens ou d’accumuler des objets, des photos, des possessions, permet de voyager dans la vie avec pour tout bagage un petit sac à dos, mais est-cela le bonheur ? Se sentir libre ? Rester « Up in the air » ?

 

Cette comédie dramatique de qualité nous interroge subtilement sur le sens de nos vies, les bonheurs et les vicissitudes de la vie de couple, le métier de professionnel en ressources humaines, et bien évidemment le vécu du licenciement. Ce sera l’objet de ma prochaine note.

Les chemins de Jung mènent aussi à Rome

Quête de soi quête de Dieu ? Psychologie jungienne et spiritualité chrétienne, ce livre écrit par ma sœur Julie Saint Bris, vient de sortir aux Presses de la Renaissance. Il m’a semblé intéressant de le partager avec vous.
 
http://www.presses-renaissance.com/livre.php?ean13=9782750904951

 

Clair, bien construit, organisé, avec une démarche à la fois philosophique et scientifique, cet ouvrage prend une intuition de Jung comme hypothèse de travail et s’est donné pour projet de démontrer rationnellement en quoi cette hypothèse est juste.
 
L’intuition de Jung est la suivante « La psychologie analytique ne nous sert qu’à trouver le chemin qui mène vers l’expérience religieuse et qui nous permet de réaliser notre totalité. (…) Nous savons toutefois, et cela par expérience, que la psychologie analytique peut nous apprendre à acquérir l’attitude qui peut favoriser une rencontre avec la réalité transcendante » p 169.
 
Ce projet est annoncé dès la première page, où nous lisons une citation d’Yves Raguin :
 
« Si donc l’homme descend en son cœur, il découvrira sa vraie nature et dans sa nature sa relation au Ciel, c’est-à-dire Dieu.
 
Ce qu’il faut, c’est aller au bout de soi-même » p 11.
 
Dans les trois premiers chapitres, Julie s’attaque aux traditionnels préjugés qui voudraient que le travail sur soi mène à un repli égoïste et entre en conflit avec une pratique religieuse. Elle a de fait expérimenté les méfiances des deux Institutions (Eglise et Psy) face l’une à l’autre. Elle a eu à cœur au contraire de rapprocher ces deux domaines du psychologique et du spirituel qui font ensemble sens pour elle.
 
Pour que le lecteur puisse bien comprendre sa pensée, Julie présente de manière rapide dans le chapitre quatre les principaux concepts de la psychologie jungienne.
 
On accède ainsi, dans les chapitres cinq, six, sept et la conclusion, aux résultats de sa démonstration. Le travail jungien sur l’inconscient et par conséquent sur son ombre est une formidable porte d’accès à la vie spirituelle. D’une part, parce que l’exploration de notre côté caché, de nos souffrances, de nos impasses participent à notre individuation. D’autre part parce que l’accès à des symboles par l’entremise de nos rêves, symboles appartenant à l’inconscient collectif, nous rendent familiers et nous donnent plus facilement accès aux symboles et aux sacrements chrétiens.
 
On imagine à travers les lignes quel grand bien ferait aux séminaristes et aux prêtres (voire pourquoi pas au pape…) de « considérer » les contenus de leur ombre, de les apprivoiser, « de composer avec ces énergies que nous avons reniées » pour enfin « se confronter avec ». Et a contrario, l’importance dans la formation des professionnels psy d’une ouverture aux spiritualités.
 
Je citerai parmi les auteurs auxquels Julie se réfère, ceux qui ont profondément marqués mon chemin : Mircea Eliade, Etty Hillesum, Annick de Souzenelle, Marie Balmary, et Jung bien sûr. Et je recommanderai en complément pour plonger dans les mythes et les symboles la lecture de deux de mes auteurs de références : Joseph Campbell, dans la série télévisée ou le livre Joseph Campbell et le pouvoir du mythe et Eugen Drewermann pour ses lectures si puissantes tant de la Bible et des Evangiles que des contes de Grimm.
 
C’est avec passion que j’ai lu Quête de soi quête de Dieu ?, ouvrage qui m’a permis de découvrir le côté très « pensée » comme dirait Jung, du type psychologique de ma sœur, de son désir de comprendre, d’expliquer et de connaître, et d’y rencontrer l’une de mes convictions que j’applique au quotidien dans mon activité de coach, qui est celle de la puissance des rituels et des symboles pour accéder au sens et le partager.